République démocratique du Congo
Enlevé depuis dimanche 26 août, Emmanuel Tusenge Sebazungu, directeur d’une chaîne de radio dans le Nord-Kivu à l’est de la RDC, est jusqu’ici entre les mains de ses ravisseurs. Ces derniers exigeraient une rançon pour le libérer.
C’est Journalistes en danger (JED) qui, alertée par les proches du journaliste, a sonné le tocsin ce 28 août. Des hommes armés ont enlevé dimanche 26 août, Emmanuel Tusenge Sebazungu.
Un journaliste enlevé par des hommes armés qui exigent une rançon https://t.co/mEdocFijZG pic.twitter.com/aP3q7ODUSb
— JournalisteEnDanger (@jedkinshasa) 28 août 2018
D’après des témoignages recueillis par l’ONG de protection des journalistes, le directeur de la Radio Umudiho FM de la ville de Rutshuru a été enlevé alors qu’il rentrait d’un reportage en compagnie de son frère qui conduisait la moto. Si ce dernier a été battu, Emmanuel Tusenge Sebazungu, lui, a été conduit à une direction inconnue par des hommes armés qui venaient de leur tendre une embuscade entre les villages Gakoro et Jomba.
Non encore identifiés, les ravisseurs ont appelé le personnel d’Umudiho FM non seulement pour revendiquer le kidnapping, mais aussi et surtout pour demander une rançon afin que soit libéré l’otage. « Sans vouloir se présenter et donner la raison de cet enlèvement, les ravisseurs ont utilisé le téléphone d’Emmanuel Tusenge en précisant qu’il est bel et bien vivant et qu’ils n’ont besoin que de l’argent avant de le relâcher », a déclaré un agent Umudiho FM à JED.
Les autorités appelées à intervenir
Une situation dont l’ONG se montre très préoccupée, au point de se confier aux autorités afin d’obtenir la libération du journaliste. « Journaliste en danger demande instamment aux autorités politiques et militaires de la province du Nord-Kivu de tout mettre en œuvre pour obtenir la libération du journaliste et de mettre ses ravisseurs hors d’état de nuire », peut-on lire dans un communiqué de JED.
L’est de la RDC est déchiré depuis plus de 20 ans par des conflits armés entre divers groupes armés et communautés. Ces conflits sont parfois alimentés par des différends fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales qui tirent profit de cette instabilité.
Et c’est dans cet environnement ostensiblement hostile que travaillent les médias et les ONG. En décembre dernier par exemple, le domicile du secrétaire général de JED Tshivis Tshivuadi avait été la cible d’une attaque d’hommes armés se réclamant de l’Agence nationale des renseignements (ANR). La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l‘édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par RSF.
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